Publié le 09-10-17

Viscaches, trains rouillés et désert de sel, ma virée jusqu'au Machu Picchu



Dans les hauteurs andines entre les cordillères aux cônes volcaniques enneigés et l’altiplano le plus haut du monde je suis parti en trek sur le vol du condor au Pérou à la recherche des paysages à couper le souffle de ces terres de l'Amérique du sud.

 

On a pu rencontrer les mineurs de Potosi, les artisans des îles Uros, les paysans des bords du lac Titicaca ou encore les gardiens de pierres de la vallée sacrée qui nous révéleront quelques secrets de la mystérieuse civilisation inca.

 

Les grands volcans, un décor de carte postale


L'aventure démarre sur les rives de l'océan Pacifique, dans la ville portuaire chilienne d'Arica. La douceur océane ne laisse pas présager de ce qui nous attend.



Nous quittons la mer et empruntons une route sinueuse à travers le désert aride de l'Atacama pour rejoindre les premières pentes des Andes. Une première halte nocturne à près 3500m facilite notre acclimatation à l'altitude avant de poursuivre la route au petit matin vers le parc naturel du Lauca.

A travers les brumes, on entrevoit les hautes cimes enneigées formées par les silhouettes des grands volcans.


Des vigognes et quelques « Nandu » traversent la route, des viscaches broutent les pelouses pour parfaire ce décor de nature. Nous prenons la pose au pied du cône blanc du volcan Parinacota.



Nous franchirons en fin de journée la frontière pour rejoindre le village de Sabaya en Bolivie où nous nous souviendrons de notre dîner dans l'épicerie de notre hôte du jour.

Entre ciel et terre, les reflets du salar d'Uyuni


Cette année, El niño est de retour. L’inversion des courants océaniques a amené de fortes pluies dans la région.

Le Salar d'Uyuni est recouvert par une couche d'eau. Le ciel se reflète sur cette immense banquise de sel.


C'est magique surtout lorsque le soleil se couche enfin. Après une première mise en jambe matinale au belvédère (4600m) du volcan Tunupa, nous partons avec nos 4x4 pour une grande traversée du salar de près de 6 heures.

Nous roulons très lentement car l’eau et le sel ne font pas bon ménage avec les carrosseries !


Le ciel et la terre se confondent sur la ligne d'horizon pour offrir un décor unique au monde. Nous avons même été chassés par un dinosaure !



Avant de rejoindre la petite ville d'Uyuni pour la nuit, petit détour par un cimetière des trains, arrêtés là au milieu de nulle part depuis la fin de l'ère industrielle du 19ème siècle.

Un cimetière des trains, arrêtés là au milieu de nulle part depuis la fin de l'ère industrielle du 19ème siècle.


L’humanité enfouie dans la mine de Potosi


Direction Potosi et sa mine en passant par la très belle route de la vallée des moines ! Ici, dans la grande montagne qui est posée derrière la ville, est enfouie une partie de l'Humanité.



C'est depuis celle-ci que la richesse de l'Europe a été exportée au prix d'une grande misère sociale.
La visite du Palais de la monnaie rappelle ces heures sombres de l'histoire du monde et de l'esclavage.



L'exploration de la ville minière, haute en couleurs, est agréable avant de reprendre un bus pour regagner la capitale La Paz.



La Paz et la cordillère royale


Perchée entre 3000 et 4000 m, La Paz se visite à pied mais surtout avec les nouveaux télécabines flambants neuf voulus par Evo Morales, le Président de l'État plurinational de Bolivie.

Surplombant toute la ville, ils font d’elle une capitale engagée dans la modernité.


Dans les rues en pente de la ville, beaucoup d’animation et de vie citadine. Très tôt le lendemain, nous reprenons la route en direction de la majestueuse Cordillère royale.



Après un petit déjeuner sur les pelouses de l'altiplano le regard tourné vers les sommets enneigés, nous empruntons un petit sentier qui nous conduira à près de 5000 mètres pour observer

Le Condoriri, sommet glaciaire dont la forme rappelle celle d'un condor aux ailes déployées.


Les pas sont lents mais la vue est époustouflante. Sur le chemin, on croise quelques lézards, dans le ciel des oiseaux dont l'ombre se reflète sur les lacs aux eaux turquoise que nous surplombons. On aimerait tellement pouvoir voler.

Sur la péninsule Capachica et les îles du lac Titicaca


C'est à Copacabana que nous profitons des premiers instants de tranquillité sur les bords du lac Titicaca, le lac le plus haut du monde à près de 3600m. Ambiance quasi balnéaire dans ce petit port du bout du lac où nous dégustons quelques mojitos en terrasse.



Le lendemain, c’est à pied que nous traversons la frontière vers le Pérou avant d’embarquer sur un bateau pour naviguer sur le lac et débarquer sur ses îles à la rencontre des populations locales.



Premier arrêt sur les iles flottantes des Uros, peuple aujourd'hui disparu mais remplacé par des populations locales.

Pêche et petit artisanat pour les touristes font le quotidien de ces habitants du lac qui vivent au milieu des roseaux.


Un peu plus loin, c'est sur l'île de Taquile que nous accostons. Ici les habitants au costume traditionnel coloré vivent en autonomie du tissage qu’ils proposent sur la place centrale du village, et d'une agriculture vivrière. Nous reprenons une dernière fois le bateau pour rejoindre la péninsule de Capachica.



Nous sommes accueillis comme des princes par les familles d'habitants qui vont nous loger.

Maria et Fernando et leurs enfants nous adoptent pour la récolte des pommes de terre.




Randonnées, baignade,... nous profitons de bons moments de détentes dans ce petit bout du monde...Il est déjà l'heure de reprendre la route de l'altiplano jusqu'au col de la Raya (4336m) avant de redescendre sur la vallée de l'Urubanba, bordée à droite par la cordilère glacaire de Vilcanota puis vers la vallée sacrée.

La vallée sacrée des incas et le Machu-Picchu


Le jour est à peine levé que nous sommes déjà à la porte de la citadelle inca de Pisac. Posé sur les flancs de la montagne, elle donnait à ses habitants une vue imprenable sur la Vallée sacrée.



Ses terrasses construites en escalier sur la montagne témoignent de l’ingéniosité et de la persévérance du peuple inca pour développer une agriculture en ces lieux à priori peu productifs.



Nous poursuivons la route vers Ollantaytambo, petit village en fond de vallée sur la route du Machu-Picchu. Nous nous installons dans un campement aménagé en bord de rivière et profitons d’un repas local et traditionnel préparé à même le sol par nos hôtes. Un vrai régal!



Le lendemain, nous faisons route vers le Machu-Picchu. Plus précisément, nous empruntons la voie ferrée unique qui mène à Agua Calientes.

Le train roule lentement en suivant le tracé étroit le long de la rivière. On aperçoit de ci, de là quelques ruines inca.




Le grand jour est enfin arrivé ! Le réveil à 4h du mat pique un peu, d’autant qu’une pluie fine nous laisse envisager le pire pour la visite de la cité perdue.

La pluie s’est arrêtée mais la brume matinale est dense quand nous arrivons ! On ne voit rien ! Nous nous dirigeons maintenant à pieds vers la citadelle et, comme par miracle, lors de notre arrivée la brume commence à se dissiper !

L’une des sept nouvelles merveilles du monde s’offre rien qu’à nous.

 

Notre guide tente de nous faire vivre ce lieu dont la découverte remonte seulement à 1911.




Rien ne permet d’affirmer avec certitude ce qu’il s’est passé ici ! Un site exceptionnel propice à de nombreuses légendes ! la vérité est certainement ailleurs mais peu importe !



Demain nous quitterons la vallée sacrée ! Non sans un détour par les terrasses concentriques de Moray dont l’empilement laisse à penser à la création d’un super centre agronomique d’avant-garde !



Sur la route qui nous mène à Cuzco, une halte par les salines de Maras. Superbe site construit par les hommes qui extrait le sel rose des sources de la montagne en utilisant l’évaporation naturelle.

Cuzco, découverte de Cuzco, la capitale de l'ancien empire inca !


A près de 3400 m d'altitude, Cuzco, "le nombril" en indien quechua, offre un harmonieux mélange architectural, où les constructions incas de pierres jointes côtoient églises et palais baroques espagnols.



Nous prenons le temps de déambuler et de visiter dans la ville pendant ces deux dernières journées du périple! Du bouillonnant marché de San Pedro au Temple du soleil en passant par les ruelles d’artisanat d’art, on prend plaisir à flâner!



La gastronomie n’est pas en reste ! Idéal pour clore ce périple de près de 3000 kilomètres dans les hauteurs andines.

Maipipas, chaipipas yanayuj - Ou tu vas, il te suivra (proverbe inca)


Un article de Bertrand-Manterola