Publié le 11-02-17

Vamos adelante entre les lacs et volcans du Nicaragua



A pieds, à dos de mûle, à la nage, à vélo, en kayak, ou sur une luge... Préparez-vous à vivre intensément ! Entre l'océan Pacifique et la mer des Caraïbes, les volcans et les lacs du Nicaragua ne manqueront pas de vous surprendre chaque jour un peu plus. Voici mon aventure.


Depuis le hublot de l'avion, on devine déjà les nombreux sommets coniques qui parsèment le paysage de cette terre du milieu de l'Amérique centrale.

Ici règnent depuis des siècles près de 60 volcans éveillés ou endormis, curiosité et  richesse de ce petit pays méconnu


Premiers volcans : voyage au centre de la terre


Top départ ! Une petite mise en jambe sur un petit sentier à travers la végétation luxuriante de la forêt tropicale pour descendre tranquillement vers le lac qui remplit le cratère du volcan Apoyo.


La première récompense est une baignade ; l'eau n'est pas seulement limpide, elle est étonnamment chaude. A peine le temps de se sécher que nous sommes déjà en route vers le parc National du Volcan Masaya.


Une route aménagée dans des coulées de lave d'une autre époque nous conduit au sommet d'où l'on admire un couché de soleil à travers les fumées qui s'échappent du cratère béant.


La nuit tombée, casque et lampe frontale sur la tête, la petite troupe s'engage dans un tunnel de lave où vivent des colonies de chauve souris. L'ambiance est humide, nous sommes dans la ventre de la terre !


En remontant à l'air libre, une surprise nous attend encore. En se penchant vers la cratère de la bête, on aperçoit une lueur rougeoyante !

Si nous en doutions encore, nous en avons la confirmation ! Le volcan est bien vivant !



Le lendemain, c'est une toute autre ambiance. Depuis la route, il n'est pas possible d'apercevoir le sommet du Volcan Mombacho. On embarque alors dans un vieux camion de guerre qui arpente lentement la route pentue.


On traverse la forêt des nuages où règne un microclimat propice aux développements des épiphytes et autres espèces végétales. On empreinte le chemin de ronde pour faire le tour du cratère, où l'on surprend une colonie de singes familiers de ces lieux brumeux.


Encore quelques mètres vers le sommet qui nous fera passer au dessus des nuages d'où l’on peut apercevoir, au loin, la ville coloniale colorée de Granada.
Sur le chemin du retour, on devine dans les branchages un paresseux. Ouaouh, on l'a vu !

L'île d'Ometepe, le "trésor" du Nicaragua


Nous embarquons sur un petit bateau laissant échapper un panache de fumée noire pour la majestueuse Île d'Ometepe.


Selon Nelson, notre jeune guide, c’est là le trésor du Nicaragua ! Ses deux sommets volcaniques (Concepcion et Madéras) reliés par un isthme plat sont jonchés au milieu de l'immense lac Cocibolca (ou lac Nicaragua).



Ils forment une aile de papillon dont on découvre la beauté après une petite ascension sur le flanc d'un des sommets au coucher du soleil.


Dans cet écrin de verdure parsemé de pétroglyphes précolombiens sculptés sur des blocs de basalte, nous rendons visite à un agriculteur producteur de café.

La vie est paisible. Les insulaires et la nature vivent en parfaite harmonie oubliant qu'un jour, le volcan pourrait se réveiller... Un jour, peut être !


De la côte sauvage de l'océan Pacifique à l'explosif Cerro Negro


Un petit détour par l'océan Pacifique. Le temps d'une baignade et d'une promenade sur les plages de sable noir le long des falaises. Le soleil tombe dans l'océan, le spectacle est éblouissant.


A peine installé dans un ancien hospice qui nous servira de refuge pour la nuit, nous repartons sur la plage observer la ponte des tortues marines. Un bel instant d'émotion en cette nuit orageuse.


Le lendemain, on embarque sur une petite pirogue à moteur direction les mangroves et leur faune diversifiée.

Les oiseaux peuplant ces lieux sont nombreux mais c'est bien le crocodile qui va focaliser l'attention.



On peine à croire qu'il est bien vivant tellement il est beau. Remis de nos émotions,  c'est désormais le Cerro Negro qui est en ligne de mire. En s'approchant avec notre bus, on découvre une sorte de montagne noire, comme un terril qui cache...

L'un des volcans les plus dangereux de cette partie du globe.



On gravit cette montagne de cendres volcaniques pour découvrir à son sommet un paysage lunaire blanchit par les vapeurs acides qui se dégagent des cheminées du cratère. La nuit est presque tombée, il faut déjà redescendre ! Chacun sa luge ! Activité des plus périlleuses qui ne peut que laisser quelques souvenirs à ceux qui ne savent éviter les sorties de route. Attention les graviers volcaniques, ça râpe....

Le  volcan Telica, le capricieux cracheur de pierres


C'est dans la cordillère de Los Marrabios que nous prenons les chemins de traverses pour gravir le volcan Telica.


A pied ou sur le dos des chevaux des paysans du village de San Jacinto, le petit chemin pierreux traversant les cultures nous amène vers le volcan duquel s’échappe un grand panache de fumée blanche.


La pente devient de plus en plus raide à mesure que la nuit tombe. Nous arrivons enfin dans une grande clairière éclairée par la lune à quelques encablures du sommet duquel nous pourrons admirer le lever de soleil demain matin.

Nous plantons les tentes lorsque l'équipe de guides nous demande de nous réunir pour nous annoncer une nouvelle.

Vous ne monterez pas au sommet demain, le volcan a jeté des pierres ce matin, nous ne pouvons prendre le risque.



En regardant vers le sommet en apparence si calme,  nous restons dubitatifs... Ce n'est qu'au petit jour que nous découvrons les nombreux petits cratères qui parsèment les champs et  réalisons à quel point la force de la nature avait sévi la veille.


Pour les paysans locaux, rien d'extraordinaire, la vie a déjà repris son cours, ils ramassent les haricots aux cotés de ce géant capricieux. Nous redescendons par la même route, un brin déçu de cette randonnée avec son goût d'inachevé. De retour au village, nous tombons par hasard sur le journal local !

A la lecture du titre du journal, nul doute qu'il était plus sage d'éviter la pluie de pierres.

 

 

Les collines secrètes d'Esteban


Nous nous éloignons désormais des volcans pour la région d'Esteli plus au nord. Notre mini bus s'arrête brutalement au bord de la route, le point de départ d'une nouvelle aventure !


Esteban, un paysan du pays marié à une française, nous attend. Comme à l'habitude, nous préparons notre paquetage sans oublier la bouteille de rhum local. On ne sait jamais !
Les mules chargées, nous empruntons un petit sentier à travers les cultures, puis à travers les collines boisées de pins dans la réserve naturelle Quiabuc-Las Brisas.


Avec les dernières lueurs du soleil, on observe au lointain dans le décor une chaîne de volcans laissant échapper quelques fumées.


La nuit est tombée, nous poursuivons à la frontale la route vers la petite ferme d'Esteban cachée dans le fond de l'un des valons du village de Waylo.

A l'arrivée, Emma, sa femme et sa fille nous accueillent, c'est la fête ce soir à la finca Calamina ! Un repas de grande qualité réalisé avec les produits bios de la ferme va nous régaler dans la maison familiale ! Avant une bonne nuit dans les bungalow en bois de la ferme.

Le lendemain, Esteban nous raconte sa vie, son histoire, ses convictions en parcourant ces petites collines qui l'ont vu naitre.


De la petite cascade à son grand jardin agro-écologique en passant par son espace naturel pour purifier l'eau, rien n'échappe à Esteban !


Ici, on vit avec la nature, c'est la règle. En fin de journée, petit atelier de torréfaction du café Bourbon et séance de dégustation. Le bonheur est dans le pré, ainsi va la vie avec Esteban, fier de partager sa passion et de mettre toute son énergie au service de la construction d'un autre monde!

Une dernière immersion dans des décors grandeur nature


Après cette escapade, nous prenons vers la route en direction du canyon de Somoto. Objectif du jour, descendre le canyon ! Equipé de gilets de sauvetages, on crapahute à travers les pierres dans cette belle gorge.


A l'arrivée, des barques nous attendent pour nous conduire dans la ville de Somoto

Nous passerons une nuit dans l'une des résidences du Président Nicaraguaien, Daniel Ortega, abandonnée aux visiteurs de passage.



Le voyage touche déjà à sa fin. Petit tour touristique en vélo par la rayonnante ville de Granada avant de rejoindre la rive du lac pour sillonner en kayac les canaux de l'archipel des Isletas de Granada dans un univers verdoyant riche en biodiversité.


Ça rame un peu en cette dernière matinée qui se poursuit par une après-midi détente et une dernière soirée dans les rues de la ville coloniale... Nous reviendrons, Hasta luego !


Un article de Bertrand-Manterola