Publié le 25-05-16

Trail : Comment repousser ses limites physiques et mentales ?

Les trails longs, de plus de 50 ou 60 kilomètres, ne sont jamais faciles pour les coureurs. Il arrive toujours un moment où votre corps va vous trahir, où votre mental va flancher.Confrontés aux mêmes problèmes, certains coureurs arrivent au bout des courses quand d’autres renoncent. Pourquoi ? Comment gère-t-on la fatigue, la douleur et la durée du trail pour arriver au bout ?


S’entraîner dur pour connaître ses limites


Pour repousser ses limites, déjà faut-il les connaître !

C’est l’accumulation d’expériences de course en entraînement qui va vous permettre de savoir ce que vous pouvez supporter ou non

, vos points forts et vos points faibles.



Certains coureurs ne sont pas trop gênés par la pluie par exemple quand cela peut devenir un enfer pour d’autres et sévèrement attaquer leur moral. Il en est de même pour la fatigue, la douleur, la solitude, la course de nuit, etc. Dit comme ça, ça fait un peu maso, mais

ce sont des sensations auxquelles vous devez avoir été confrontés pendant vos courses d’entraînement.


Gérer la fatigue et l’hypoglycémie


En trail long, on est confronté à deux types de fatigue

(une seule serait trop simple !). La fatigue liée à l’hypoglycémie et la fatigue générale. Vous devez avoir appris à les distinguer pour réagir de façon appropriée.



La première peut aller jusqu’à donner des vertiges, ce qui peut être dangereux quand on évolue sur des sentiers de montagne. Sachez comment vous réagissez à la faim et vous la reconnaîtrez immédiatement. Pas besoin d’être un génie pour connaître la solution :

il faut manger !


Si vous voyez des éléphants roses, arrêtez-vous !


En dehors d’arriver bien reposé pour la course, il y a moins de solutions pour contrer la fatigue générale, notamment si vous courez la nuit.



Et l’injustice, c’est que

nous ne sommes pas tous égaux face aux nuits blanches.

Certains traileurs s’arrêtent carrément pour faire une sieste qui leur sera salutaire pour le reste de l’épreuve. D’autres (les chanceux !) passeront la nuit sans problème. Sachez quand même que cette fatigue générale peut aller jusqu’à donner des hallucinations ! Si vous voyez des éléphants roses, arrêtez-vous !


La douleur : repousser ses limites, oui, les dépasser, pas forcément !


Au bout d’un certain nombre de kilomètres, vous aurez mal quelque part : les genoux qui lancent, les cuisses qui tétanisent, le dos contracté ou tout cela en même temps si vous êtes particulièrement chanceux !


Eviter les douleurs sur un trail long est une mission impossible !


La bonne nouvelle, c’est qu’

on peut quand même retarder au maximum l’apparition de ces douleurs avec un bon entraînement.





 



En plus de l’endurance, il ne faudra pas oublier de travailler sa pliométrie pour faciliter le travail des muscles dans les descentes, mais également les dénivelés positifs, le gainage pour éviter le mal de dos et les muscles du haut du corps sollicités par les bâtons.



Ensuite, il faut quand même savoir différencier ce qui relève d’une douleur « normale » de ce qui relève d’une vraie douleur dangereuse pour l’organisme.


Renoncer en cas de blessure est aussi une vraie qualité de traileur


Sur les ravitaillements, il y a très souvent des podologues, des médecins et des kinésithérapeutes ou ostéopathes. N’hésitez pas une seule seconde à solliciter leur avis si vous avez un doute.

Dans certains cas, un strap sur une petite entorse ou un soin sur une ampoule vous permettront de finir tranquillement la course. Dans d’autres, il vous sera fortement conseillé d’arrêter.



Des conseils à suivre car on voit régulièrement des coureurs arriver à la fin des courses en boitant, ou au bout de leurs forces. Certes, le défi est relevé et il aura fallu un mental d’acier pour arriver au bout, mais à quel prix ?

Certains coureurs se sont vraiment abîmés en voulant à tout prix passer la ligne d’arrivée et le rétablissement, dans ce cas, prend beaucoup plus de temps que prévu

. Renoncer en cas de coup dur est aussi une des qualités d’un bon traileur.


Compter sur le soutien de ses proches et travailler son mental


Le mental aussi peut se travailler à l’entraînement.

Prendre son mal en patience, relativiser et continuer à mettre un pied devant l’autre jusqu’au prochain objectif de ravitaillement quand le corps est fatigué et douloureux demande de vraies ressources mentales.





De nombreux coureurs

se fixent des images positives pour continuer à avancer

malgré la difficulté : la satisfaction de passer la ligne d’arrivée, le bonheur d’avoir réalisé son challenge, les proches qui nous soutiennent et qu’on ne veut pas décevoir, etc. Chacun a ses propres motivations qui seront une vraie ressource pour repousser ses limites physiques.



D’ailleurs,

l’entourage a un vrai rôle à jouer lors des courses longues.

C’est lui qui apporte de quoi se ravitailler aux points avec assistance et il est également là

pour rebooster le moral des coureurs quand ceux-ci connaissent une petite baisse de régime

.


Le trail, ce sont des compétitions où l’on se bat plus contre soi-même et contre un temps de course que contre les autres.


Les concurrents ont donc plus l’habitude de s’entraider que de se battre pour arriver premier. En cas de coup dur, vous pourrez certainement compter aussi sur eux !




Un article de Luc-Verrier