Publié le 20-03-18

Big Daddy, Etosha, Mama Gloria, la Dame Blanche, les himbas,... Que cache donc ces noms empruntés à ce terres encore secrètes de l'Afrique australe? Grimpez dans un truck, prenez la piste, ouvrez grand les yeux et tendez l'oreille, le spectacle va bientôt commencer!


 

Parc national d'Etosha, la vie sauvage en toute liberté.

À peine posé en Namibie, et nous mettons le cap vers le Nord.

De longues routes droites traversant d'immenses domaines privés nous conduisent vers le parc national d'Etosha.


Les phacochères et quelques ongulés sur les bas côté enherbés nous plongent tout de suite dans l'ambiance.


Le truck du guide Namibien, s'élance déjà sur les pistes poussiéreuses à la recherche des animaux qui vivent à l'état sauvage dans cette savane de près de 20 000 m2 entourant l'Etosha pan (désert de sel d'un blanc éblouissant).

Un zèbre, un springbok, une girafe solitaire... Très vite, on peut apercevoir les premiers animaux.

On se rapproche des points d'eau qui parsèment le parc et qui sont un lieu privilégié d'observation.


Un grand théâtre à ciel ouvert s'offre à nous mettant en scène des milliers d'animaux.

L'émerveillement est tel que le silence est total dans le camion posé dans ce décor du 'Roi Lion'.

Maintenant, nous partons à la recherche des félins. Deux lionnes se reposent au pied d'un arbre, un lion est assoupi au pied d'un point d'eau tenant à distance les autres animaux…Au détour d'un virage, un groupe de Rhinocéros blanc se détache sur le pan.

Calmes et en retrait, ils profitent du spectacle qui se hisse sous leurs yeux : 2 éléphants se sont lancés dans une course effrénée. Déjà, la chaleur gagne la savane. Les animaux se font plus rares et on peut profiter de ce moment pour faire une halte dans un lodge et reprendre des forces. À peine repartis, nous sommes attirés par quelques voitures regroupées sur un bout de piste isolé. Posé sur sa branche, un magnifique léopard nous observe autant que nous l'observons avant de décider de prendre le large certainement gêné par toute cette agitation.

Nous nous éloignons progressivement d'Etosha pour gagner le Kaokoveld et la ville d'Opuwo. Des constructions anarchiques parsèment les deux côtés de la route. Lors de notre ravitaillement au supermarché, on plonge instantanément dans un multiculturalisme où se côtoient les ethnies ancestrales himbas avec les autres peuples namibiens.

Une sorte de melting pot dont seule l'Afrique a le secret. Au petit matin, nous sommes attendus chez les Himbas.

La piste nous conduit dans l'un des villages organisé autour du feu sacré et de la maison du chef de la tribu. Les hommes sont absents, occupés à garder les troupeaux. Les femmes, vêtues de l'habit traditionnel, et les enfants font vivre ce village de poussière, et échangent quelques mots avec les visiteurs d'un jour.

Le dialogue n'est pas facile mais les sourires et le petit marché d'artisanat animent cette communauté.

Par la piste, nous visitons ce territoire où les ginkos géants parsèment le décor avant de regagner le damaraland et profiter de sa diversité paysagère.Dans les immenses formations rocheuses, une première excursion nous amène à Twyfelfontein jusqu'à ces pétroglyphes (gravures pariétales) réalisées il y a plus de 6000 ans.

Pas de d'être humain, seulement des animaux et des motifs géométriques laissés dans la pierre par des chasseurs.

Une nouvelle étape nous conduit dans le massif de granit rose du Brandberg. Avant le coucher de soleil, une petite marche nous hisse vers le Maack's Shelter, petit abri sous la pierre où 'Professeur Boulette', un guide Namibien local, nous conduit à la dame blanche du Brandberg.

Étrange vestige de l'art préhistorique africain représentant une scène de chasse où un personnage blanc semble tenir une fleur et un arc...Un peu plus haut dans la vallée, c'est un éléphant du désert qui déambule paisiblement dans ce vaste territoire qu'il a fait sien.

Retour au camp pour le coucher du soleil et les consignes de confinement dans nos tentes pour la nuit.Si les éléphants traversent le campement, on ne bouge plus et on attend sagement le petit matin pour sortir aux toilettes ! Système D !


Cap sur l'Ouest et la ville de Swakopmund


Nous quittons progressivement le Brandberg pour rejoindre la ville de Swakopmund au bord de l'océan Atlantique. Un épais nuage de brume envahit le ciel au fur et à mesure de notre progression vers Cape Cross Seal Réserve.Les eaux glaciales océaniques rencontrent ici les courants chauds du désert créant cette ambiance unique en son genre. Des colonies d'otaries à fourrure peuplent ce lieu à priori hostile mais riche en poissons.On déambule au milieu de près de 120 000 pinnipèdes, où certains d’entre eux posent pour les voyageurs du jour.Nous descendons ensuite une partie de la côte des squelettes, cimetière de navires entraînés vers les fonds par ce que les navigateurs appelaient les sables de l'enfer.Quand nous entrons dans Swakopmund, on y découvre à la fois une ambiance coloniale et balnéaire.


Mais derrière l'ancien mur de l'apartheid, c'est une toute autre ville.


Le township concentre sur un territoire à perte de vue tout ceux que les blancs ne voulaient plus voir. Une immersion dans quelques ruelles nous dévoile cette misère du quotidien des noirs.

Mama Gloria et Mama Augusta, prennent le temps de partager, avec passion, l'espoir qu'elles mettent dans l'éducation pour donner un nouveau souffle à cette population asservie pendant des dizaines d'années.En se rapprochant de la plage, une envie d'océan nous fait embarquer sur un petit catamaran pour découvrir au petit matin ce grand port stratégique de l'Afrique australe.

Mais pas que... A peine partis, les otaries et pélicans approchent l'embarcation pour se donner en spectacle.Un peu plus au large, les dauphins dansent sous nos yeux. La nature est partout en Namibie !Le désert du Namib, le plus vieux désert du Monde...

Pour cette ultime étape de notre voyage, nous nous éloignons progressivement de la côte.Après plusieurs heures de pistes poussiéreuses, nous faisons une halte dans le hameau de Solitaire. Quelques bâtiments et une station essence font de ce lieu un carrefour de vie au milieu du désert.

Et surtout une boulangerie avec un excellent crumble aux pommes à ne louper sous aucun prétexte! Nous gagnons ensuite notre camp dans le Namib-Naukluft National Park.

Une petite marche dans le Canyon de Sesriem creusé à près de 30 mètres de profondeur par la rivière Tsauchab dans un conglomérat de cailloux et de sable.

Le lendemain, réveil à 5 heures du mat ! Objectif, gravir la plus haute dune du monde avant que le soleil ne réchauffe trop le sable et offrir à nos yeux un paysage époustouflant.Dans la nuit, le camion prend la direction de Sossusvlei, jusqu'au bout de la piste. Un petit dej sur le pouce, un court trajet vivifiant en shuttle sur le sable et nous voilà au pied du mur, plus exactement au pied de la dune.

'Big Daddy' comme on la nomme localement est la plus haute du monde avec près de 300 mètres de hauteur. Pas à pas, nous commençons l'ascension. Les premiers ouvrent le chemin et font les traces pour la petite équipe. Chacun à son rythme, nous prenons de la hauteur. Le ciel se rapproche, le soleil nous réchauffe et le décor devient panoramique.A perte de vues, les dunes rouges dessinent une mer de sable dont les premiers rayons de soleil révèlent les reliefs.Quelques minutes au sommet bien méritées et déjà nous nous élançons dans une descente vertigineuse dans le sable pour rejoindre un lac de sel asséché encerclé par les dunes. Au milieu du lac, les troncs squelettiques des acacias de près de 400 ans.

Ils ajoutent au décor la touche finale de la beauté du Namib.


Retour dans les montagnes du désert pour une dernière randonnée sur les plateaux du Khomas Hochland dans les montagnes du Naukluft et descente dans le canyon. On aperçoit quelques coudous et quelques zèbres des montagnes sur les crêtes. Le canyon creusé dans les profondeurs de la roche est impressionnant par sa hauteur et par son écosystème local. Nous poursuivons la route vers Windhoek, pour achever ce circuit là où il avait commencé. Les yeux encore embrumés par la poussière, nous quittons la Namibie avec le secret espoir d'y revenir un jour pour aller encore plus loin dans la découverte des mystères du Namib.


Un article de Bertrand-Manterola