Publié le 03-04-18

Mes 4 jours d’alpinisme à Chamonix

Si, comme moi, vous faites partie de ceux qui ne tiennent pas en place en vacances (ou dans la vie en général), ce que vous allez lire pourrait bien ravir votre âme d’aventurier tout comme votre compte en banque…
Et si vous êtes novice dans l’univers de la montagne, cela devrait vous plaire aussi…


En mai dernier, assise à mon bureau en train de rêvasser de cimes enneigées, je savais que durant l’été qui s’apprêtait à commencer, j’allais enfin aller dans les Alpes pour vivre l’alpinisme de l’intérieur.

Pas seulement parce que j’étais tombée amoureuse du massif alpin lors d’un séjour au ski à Val d’Isère, mais parce que je savais que Chamonix était la Mecque des grands espaces. Et quoi de mieux que Chamonix pour me perfectionner en escalade, entourée de toutes ces montagnes que je rêvais de grimper un jour…



J’ai donc réservé le break UCPA alpinisme de 4 jours via  Action Outdoor, et ce pour deux raisons.

    1. Ça ne durait que 4 jours (et donc j’aurai quelques jours de plus à Chamonix pour vaquer à mes occupations)

 

    1. Un super mix d’alpinisme et escalade était prévu au programme



Il faut dire que je me suis mise à l’escalade indoor il y a peu, et donc la possibilité de pratiquer en extérieur et dans ce cadre exceptionnel m’a tout de suite séduite. Et cerise sur le gâteau : on manie les cordes, les crampons et le piolet sur les glaciers les plus célèbres de la planète !

Que voulez-vous, dès qu’il s’agit de neige et de glace je suis complètement accro !

JOUR 1 – Manier les cordes


Nous avons retrouvé Philippe, notre guide, puis on nous a remis notre équipement (mais vous pouvez aussi utiliser votre propre matériel, ce que j’ai fait) et nous voilà partis pour le Brévent. Après avoir fait notre plus beau nœud en huit, nous nous sommes entraînés à enrouler correctement les cordes et nous déplacer ensemble, en cordée, une chose fondamentale sur un glacier.



Nous avons passé le reste de la matinée à crapahuter dans la montagne et, c’est très subjectif, à nous délecter de panoramas tous plus beaux les uns que les autres…

Bien sûr, fidèle à moi-même, j’ai réussi à descendre en rappel dans la position la plus improbable qui soit pour finir le coude en sang.
On ne se refait pas !



L’après-midi, place à l’escalade.

J’étais nerveuse rien que d’y penser. Je n’avais fait de l’escalade que quatre fois dans ma vie, sur un mur indoor. En voyant les falaises se dresser devant moi, j’ai d’abord senti la peur me prendre au ventre. Je n’ai pas la phobie des hauteurs, mais j’ai du mal à faire confiance au matériel, à la corde, qui est censée me rattraper en cas de chute. Sans parler du fait que je ne connaissais pas spécialement celui qui devait m’assurer.

Ma première ascension ?

J’ai paniqué. Aux ¾ de la montée j’ai bloqué, je refusais d’avancer, jusqu’à ce que Philippe me demande si je comptais passer la nuit là-haut… Oui, vous avez bien lu. J’ai fini par comprendre qu’il fallait tout simplement lui faire confiance (après tout, c’était lui le guide, tout allait parfaitement bien se passer). Après de multiples encouragements de sa part, je suis arrivée en haut avant de redescendre avec un stress proche de zéro… Ça aide beaucoup d’avoir quelqu’un qui grimpe en même temps que vous et qui vous donne confiance en vous. Et même si je sais qu’après tout, c’est son job, je me suis vraiment sentie en sécurité !

JOUR 2 – De la glace, baby !


Enfin ! Sur le glacier aux Grands Montets pour nous entraîner avec les crampons, le piolet, et pour nous mouvoir ensemble sur la glace.



Ceux qui parmi vous ont déjà gravi des pentes raides chaussés de crampons sauront que la posture n’est pas des plus confortables, surtout dans la durée, mais nous avons continué notre ascension, les mollets en feu.

C’est facile, il n’y a pas plus facile


disait Philippe, pendant qu’on s’échangeait des regards incrédules.



A un moment donné la pente s’est faite un peu trop raide, alors Philippe est parti devant pour installer une corde et nous aider à la montée. Nous marchions de travers et en descente (en sautant en position accroupie pour avoir un centre de gravité plus bas, dans les endroits escarpés), au point de devenir des « canards » professionnels.



J’aurai bien passé un peu plus de temps là-haut sur le glacier mais ce n’était pas tout à fait dans mes cordes au début (sans vouloir jouer sur les mots !) et j’ai commencé a comprendre le truc en toute fin de session ! A un moment, j’ai même glissé sur les fesses et entraîné dans ma chute l’un de mes équipiers (désolée Ben !)

Et puis le temps a tourné, comme c’est souvent le cas en montagne, alors nous sommes redescendus vers la station pour pratiquer les nœuds et manier les cordes, en vue de faire du rappel et d’assurer (sans pièce mécanique).

JOUR 3 – Aigles et hauteurs vertigineuses


Le troisième jour, nous étions tous prêts à partir pour une via ferrata. Malheureusement mon corps en a décidé autrement. Ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux savent que cinq semaines avant d’embarquer pour ces vacances, et pour une raison inconnue, j’étais terriblement mal : prise de vertiges, malade, fatiguée, tout simplement pas bien.

Des symptômes qui ont choisi mon troisième jour à Chamonix pour pointer leur sale tête à ma fenêtre. D’un coup j’ai eu chaud, j’étais complètement déshydratée, Ben et Philippe m’apparaissaient en double. Le chemin bougeait devant moi et je ne pouvais pas voir où j’allais. Je me suis sentie terriblement mal. Je voyais le dénivelé d’un côté et je savais que je ne pouvais pas continuer, encore moins faire la via ferrata. Philippe m’a raccompagné au téléphérique et m’a donné de l’eau, avant de retrouver le groupe.

J’aimerais vous montrer des photos de la via ferrata, mais comme je n’y étais pas, je n’en ai pas ! Je me suis posée pendant deux heures à Flégère, à m’imprégner des paysages et à boire 3L d’eau, avant de me sentir à peu prêt fonctionnelle à nouveau.
Au moins, la vue était belle.


L’après-midi, en route pour le refuge Albert 1er, notre point de chute pour la nuit et point de départ pour l’ascension de la Tête Blanche, le lendemain matin. Nous avons fait la première partie du trajet en télécabine, puis avons pris un chemin de traverse pour contourner la ligne de crête, qui montait graduellement.



A nouveau je n’étais pas dans mon assiette. Aux ¾ de la montée, j’ai compris que je n’atteindrai pas le sommet le lendemain. Les larmes me montaient aux yeux et pour me réconforter, Philippe me dit qu’on verrait comment je me sentirai au petit matin, mais je savais que c’était perdu d’avance.



Malgré cela, la marche était magnifique. Nous avons vu un aigle s’élever dans les airs au-dessus du glacier, entourés d’un paysage d’une beauté extraordinaire.

JOUR 4 – Déceptions et débriefing


Dès le lever à 4h du mat’, je savais que c’était fichu.

J’avais toujours la tête qui tournait, malgré l’absorption de deux médocs anti-vertiges. Je ne peux pas dire que je n’étais pas déçue ou envieuse, même, de mes 8 équipiers qui partaient à l’assaut du sommet. Mais au fond de moi, je savais que je prenais la bonne décision.

C’aurait été imprudent de faire une ascension dans mon état. Surtout que, encordée à mes coéquipiers, le risque de les entraîner dans ma chute si je défaillais à nouveau était trop grand. Je restais donc au refuge à boire des litres de thé et à lire des livres sur de alpinistes célèbres en me disant que, certes je n’allais pas mieux, mais au moins mon état n’avait pas empiré.

A leur retour, tous avaient atteint le sommet et j’étais convaincue d’avoir pris la bonne décision.

Après tout, cette montagne serait encore là l’an prochain


Avec le recul, je me dis que j’aurai peut-être dû annuler mon stage. Mais j’ai appris tellement de choses que je suis bien contente d’y être allée. Séjourner dans un refuge alpin, rencontrer des voyageurs et discuter avec eux de leurs projets autour d’une tasse de thé, profiter du panorama. Finalement cette matinée qui s’annonçait ennuyeuse s’est révélée extrêmement enrichissante.



L’après-midi, après le déjeuner et la sieste, nous avons redescendu la montagne, puis retour à Chamonix pour un débrief, avant de nous dire au revoir et que chacun reprenne sa route !

Autre chose ?


Il s’agit d’un stage niveau débutant. Aucune expérience en alpinisme n’est nécessaire, mais il faut être en bonne forme physique. Un peu d’expérience en escalade est un atout, et je recommande fortement de marcher régulièrement dans un relief vallonné (aussi, ne vous inscrivez pas à ce stage si vous êtes malade depuis cinq semaines, ahah !)

Tous les guides et moniteurs UCPA sont des guides de montagne agrées et parlent anglais. Dans mon groupe, nous étions deux Anglais et sept Français. Il est clair que les explications en anglais étaient plus brèves que pour nos équipiers français, mais c’était largement suffisant pour nous sentir en sécurité et savoir ce que nous devions faire. Bon, je suppose que ça m’a aidé d’avoir quelques notions de français, mais ne soyez pas découragés par la barrière de la langue !



Philippe, était expérimenté, prudent, et génial. Il a maintenu le moral des troupes, a répondu à toutes nos questions et ça se voyait qu’il maîtrisait son sujet.

Je recommande ce séjour à tous ceux qui veulent vivre une expérience nouvelle et différente pendant leurs vacances d’été.



 De mon côté, je signerai pour un nouveau séjour UCPA l’été prochain. C’était tout simplement génial !


Feriez-vous ce stage ? Est-ce que cela vous attire ? Avez-vous déjà fait un stage UCPA ?

 

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Et deux breaks à Serre Chevalier pour faire le plein de sensations en 4 jours : 

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Un article de Katie-Jamieson