Publié le 31-08-17

Je suis parti en Arménie randonner sur les neiges du Caucase



L’Arménie en raquettes à neige ? mais quelle drôle d’idée ! ou plutôt quelle idée géniale pour découvrir un pays peu connu et encore moins l’hiver !

 

 

Aux portes de l’Asie : un pays hors des sentiers battus


Jusqu’à hier pour moi l’Arménie c’était Charles Aznavour et un génocide, hmmm il y a effectivement de meilleures références. C’est donc une belle découverte que je vous propose de partager à travers ce carnet de voyage.

Juste pour resituer géographiquement parlant, l’Arménie est coincée en Asie dans le massif du Caucase entre l’Azerbaïdjan, la Turquie, la Géorgie et l’Iran.

L’Arménie, l’hiver c’est avant tout peu touristique, genre très peu touristique


Nous n’avons croisé à Erevan (la capitale) qu’un seul groupe de touristes (Français évidemment).

C’est un pays qui a toute une histoire plusieurs fois millénaire, sa propre langue, sa propre église (ne dépendant ni des orthodoxes ni des catholiques), et sa propre écriture (ni l’alphabet latin, ni l’alphabet cyrillique) autant dire que le dépaysement est total et que le premier menu à table laisse perplexe !



Après l’accueil chaleureux de notre guide et quelques dizaines de minutes de minibus (l’avantage d’avoir une capitale située à 900m d’altitude), nous découvrons enfin le ciel bleu Arménien qui va nous accompagner durant tout le séjour (hormis à Erevan, pollution quand tu nous tiens).

Nous apercevons nos premiers massifs enneigés mais pas les derniers !


Premiers pas en raquettes dans le Causase


Notre première rando pour apprivoiser les raquettes à neige est relativement tranquille et nous mènera jusqu’au temple de Garni (1er siècle après J-C) à la gloire du Dieu du Soleil : Mithra.



Le point d’orgue de cette 1ère rando ce sont justement ces « orgues » basaltiques !

Véritable chef d’oeuvre de la nature, ces formations géologiques de plusieurs dizaines de mètres sont absolument bluffantes !



C’est un phénomène que l’on peut retrouver en Irlande (Chaussée des géants) ou en Islande.



Objectif de la seconde journée prendre de la hauteur, grosse rando raquette avec 1000m de dénivelée positif et autant de dénivelée négatif qui nous fait gravir les pentes du mont Hatis.



Superbe panorama sur l’Ararat et l’Aragat enneigés, le tout accompagné de notre fidèle guide canin qui nous aura accompagné toute la journée, après un repas rapide nous sommes passés à un test et exercice de recherche de victimes en avalanche avec nos DVA.



Lors de la redescente nous avons fait une rencontre improbable avec un groupe d’Arménien heureux de nous rencontrer, qui nous font partager leur apéro improvisé avec de la viande séchée et de la Vodka (consommée avec modération bien sûr).

L’aventure insolite de Tsaghkadzor


Sans mentir, je crois que la journée suivante a été ma plus belle rando en raquette de ma vie ! Rien que ça !



Certes, nous avons commencé par monter 800m… en télésiège au dessus des pistes de ski de Tsaghkadzor, ce qui facilite grandement la tâche !



Mais ce gain d’altitude facile nous a ainsi permis de profiter de la journée complète pour parcourir les crêtes et fouler la neige immaculée en montée comme en descente ! +300m/-1000m sur la journée dont quelques glissades sur les raquettes et /ou sur les fesses !

Il nous est arrivé de nous enfoncer jusqu’aux genoux malgré les raquettes. Sans, c’est tout simplement inimaginable


Je ne regarderai plus jamais des traces de raquettes dans la neige de la même façon, l’effort demandé est bien loin des sentiers balisés « raquette » de nos massifs français avec de la neige déjà tassée par d’innombrables passages !



Le ciel bleu le jour reste aussi limpide la nuit pour satisfaire les amateurs de ciel étoilé et nous avons même pu profiter d’une petite session à la piscine d’un des hôtels que l’on aurait cru privatisé pour nous !

De Dilidjan aux monastères perdus


Le voyage se poursuit après quelques autres randos (plus tranquilles) par une belle découverte en arrivant à Dilidjan.

Dilidjan, petite ville cachée aussi nommée la Suisse Arménienne


Nous profitons ainsi de la vieille ville avec ses artisans et de la nuit chez l’habitant où nous apprenons à préparer des « Dolmas », ce qui pourrait s’apparenter à des feuilles de choux farcis avec de la viande de veau et de bœuf. Nous les dégusterons avec délice le soir-même.



Les autres repas nous raviront tout autant, à la fois des pique-niques froids le midi face aux montagnes, que le soir parfois au restaurant ou directement dans le salon de particuliers qui nous accueillaient.



Un soir sur la table voisine, c’était l’anniversaire d’un Arménien d’un certain âge dans une ambiance très festive (musique, chant, vodka, cognac). Je vous laisse imaginer l’appétit que nous avions après une grosse rando rien qu’avec les photos.

L’Arménie sans les monastères ne serait pas vraiment l’Arménie


Des monastères plus ou moins bien conservés ont parsemé notre parcours, que ce soit celui de Gueghard, de Jukhtak ou du lac de Sevan sur le promontoire au dessus du lac gelé ! Dépaysement total !

Vers la fin du voyage à Erevan : la capitale


Notre séjour se finit à Erevan avec la visite de la ville à l’architecture (si) soviétique, du Maténadaran (musée des manuscrits anciens qui sur le papier ne fait pas rêver et pourtant, très belle surprise), du mémorial et du musée du génocide Arménien et du musée d’histoire de la ville avant un petit tour sur le marché pour s’aérer un peu.



Dernier repas partagé avec notre guide devant un spectacle de danse arménienne au son du « Duduk » instrument à vent en bois d’abricotier au timbre si particulier.



Un grand merci à notre chauffeur, à nos guides « citadin » et « sportif » et à tous les Arméniens que nous avons croisés et avec qui nous avons pu échanger. Merci pour leur accueil et leur bonne humeur !



Au global, un voyage de découverte d’un pays peu connu, parfois sportif, dans de très belles conditions météo (pas si froide mais suffisamment pour avoir de la bonne neige) et...

surtout un voyage très enrichissant en rencontres et en ouverture sur une autre culture !



Un article de Jmarie