Publié le 20-06-16

Comment gérer son mental dans un ultra-trail et le rôle clef de l'entourage


Pour ce dernier volet du dossier dédié à la préparation d'un ultra Trail nous t'emmenons sur le terrain de la gestion de ton mental pendant la course et du rôle que peut avoir ton entourage sur tes performances, ce sont des composantes essentielles dans la réussite ou l’échec d’un ultra-trail.
Même si tu ne te sens pas physiquement favori sur la ligne de départ, avec un bon mental et un soutien sans faille de tes proches, tu peux te surprendre à atteindre la ligne d’arrivée avant certains concurrents pourtant au top !

L’ultra-trail : un engagement pour l’athlète et son entourage


Comme on peut l'aborder à l'occasion d'un stage de préparation à un ultra trail,  la première chose à savoir quand on se fixe pour objectif c'est que cela ne va pas se faire en claquant des doigts. L’entraînement va être long, difficile et exigeant à la fois pour vous qui préparez la course, mais également pour votre entourage.


Préparer un ultra-trail, c’est y sacrifier une partie de sa vie, pendant un ou deux ans, avec des entraînements quasiment quotidiens et des week-ends passés à courir plutôt qu’en famille. Et cela peut avoir un vrai impact sur le couple et le travail, en allant pour certains jusqu’à la rupture. Comment éviter ces solutions extrêmes ? Tout d’abord en relativisant un peu son entraînement.

 

Oui, vous devez suivre un planning, oui, vous devez parfois faire de gros volumes d’entraînements.
Mais le ciel ne vous tombera pas sur la tête si vous décidez de temps en temps de passer un week-end en famille ou une soirée en amoureux.

 

 

Le ciel ne vous tombera pas sur la tête si vous décidez de temps en temps de passer un week-end en famille

Ensuite, votre projet a plus de chance de réussir si votre entourage en fait partie et vous soutient. Prévenez-les de l’intensité de la préparation et de sa durée, anticipez les moments compliqués et, si vos proches sont un peu sportifs, pourquoi ne pas les intégrer à vos séances ?

 

Le jour où vous travaillez votre endurance fondamentale par exemple, votre partenaire et vos enfants peuvent tout à fait vous accompagner en vélo !

L’objectif d’une vie ? A relativiser !


Pour beaucoup de traileurs, l’ultra-trail, et notamment le plus prestigieux d’entre eux, celui du Mont-Blanc, constitue l’objectif d’une vie, le Graal à atteindre et à terminer coûte que coûte !



Pourtant, nous vous conseillons de relativiser cet objectif. Certes, vous allez vous entraîner comme un forcené pour y arriver.
Certes, vous pourrez l’affiche sur votre CV comme une réussite personnelle et un exemple de sacrifice et de persévérance.

Mais sachez aussi que la course peut être annulée au dernier moment ou le parcours modifié pour une distance plus courte en raison des intempéries. Pire, vous pouvez jouer de malchance et vous blesser avant la compétition. Psychologiquement, il faut aussi être préparé à la situation dans laquelle tous les efforts fournis ne seront pas concrétisés.

 

En course : le rôle du mental et la psychologie de l’ultra-trail

Heureusement, dans la plupart des cas, vous prenez le départ de votre objectif.

Ce sera dur et vous n’allez pas y échapper. Chacun à ses ressources et ses propres résistances et la clé est surtout de se connaître et d’avoir accumulé de l’expérience pour arriver à surpasser ces moments de « moins bien », où, disons-le clairement, vous aurez envie de tout laisser tomber !

Se fixer des objectifs intermédiaires et prendre son temps


Il y a quand même un ou deux conseils que nous pouvons vous donner pour arriver au bout malgré les conditions difficiles et la fatigue.

Le premier, c’est de fragmenter la course en vous fixant des objectifs intermédiaires. L’ultra-trail du Mont-Blanc fait 170km et quand on commence à fatiguer au bout de 20km, cela peut tout à coup devenir un objectif surréaliste et amener à l’abandon.



Pour éviter que l’objectif final devienne décourageant, fixez-vous une série d’objectifs intermédiaires, par exemple des points de ravitaillements tous les 30-40km. En scindant votre course en plusieurs, vous ne verrez plus la distance restant à parcourir de la même manière.

Pour éviter que l’objectif final devienne décourageant, fixez-vous une série d’objectifs intermédiaires, tous les 30-40km.


Ensuite, l’important est aussi de prendre son temps et de relativiser son temps de course. Si vous êtes un peu en retard sur vos temps prévisionnels, ce n’est pas vraiment grave. L’important, c’est surtout de prendre du temps pour se ravitailler correctement et gérer son physique pour arriver au bout.



Ce qui est frappant dans les ultras, c’est souvent de voir des jeunes, frais et fringuants au départ, se faire battre par des personnes plus âgées, qui ont fait leur petit bonhomme de chemin à leur rythme, sans s‘épuiser et qui, au final, les dépassent. L’histoire du lièvre et de la tortue en somme !

Cependant, ne tombez pas dans l’erreur inverse qui consiste à trop s’arrêter sur les ravitaillements, à trop traîner et se reposer pour parfois ne plus jamais repartir !

Compter sur le soutien des autres coureurs et de son entourage


Enfin, le rôle de votre entourage compte aussi pendant la course. Sur les ravitaillements avec assistance par exemple, c’est souvent les proches qui viennent apporter au coureur nourriture, boisson et matériel.



Et leur rôle ne s’arrête pas là ! Lorsqu’au trois quarts de la course, on ne voit plus la fin, qu’on est fatigué, qu’il fait nuit, froid et que les conditions météo sont mauvaises, la présence de ses proches à un point de ravitaillement peut être salutaire.

Eux-aussi savent les efforts que vous avez fourni et les sacrifices que vous avez fait pour en arriver là. Et eux n’ont pas perdu une once de lucidité à cause de l’effort intense. Ils vous rappelleront pourquoi vous êtes là (quand vous l’avez oublié) et vous reboosteront ! 

 

 

Leur recul et leurs encouragements vous remettront certainement les idées en place.


Enfin, tu peux trouver du soutien auprès des autres coureurs. Lors d’un ultra, on croise souvent les mêmes personnes sur les ravitaillements et même s’il y avait du monde au départ, lorsque la course s’étiole, on peut se retrouver seul.

Faire un bout de chemin avec une autre personne peut booster ton moral quand les conditions sont difficiles ou lorsqu’on se sent seul la nuit. Mais attention : si ton compagnon de route se démotive et abandonne, ne l’accompagne pas !

 

Merci à toi d'avoir suivi cet article jusqu'au bout, j'espère que ces conseils t'auront aidé à parfaire ta préparation et t'a motivé encore plus pour atteindre tes objectifs. 

Pour aller plus loin,  n'hésite pas à consulter mon dossier complet sur la préparation à un ultra-trail dispo sur la communauté et totalement gratuit. 

 

 N'oublie pas que pour atteindre tes objectifs les conseils d'un coach de trail sont toujours un vrai plus dans ta préparation, je te conseille d'aller regarder les stages de préparation aux ultra trails que l'on propose, nous aurons peut-être l'occasion de nous croiser à l'occasion de l'un d'eux ! 


Un article de Luc-Verrier