Publié le 20-09-18

Comment apprendre à sauter en sécurité en VTT DH ?



Les sauts font partie intégrante du sport en VTT de descente. En bikepark, les pistes sont ponctuées de sauts, de tailles et de formes variées. Sauter est une sensation grisante et très ludique, presque addictive ! Pour apprendre en toute sécurité et progresser sereinement, suivez les conseils de Quentin Michaux, pilote de talent, moniteur et formateur VTT à l’UCPA.

 

Choisir des sauts adaptés à votre niveau en VTT


Pour apprendre à sauter en VTT en toute sécurité, il est nécessaire d’y aller crescendo. Les bikeparks proposent une large palette de sauts, il est donc assez simple d’en trouver des petits pour commencer.

Attention cependant, certains sont mieux shapés (construits) que d’autres : choisissez des sauts très progressifs et évitez ceux qui peuvent être déstabilisants. On vous conseille vraiment de commencer à sauter avec un moniteur de VTT, qui saura choisir pour vous des sauts bien conçus et réellement adaptés à votre niveau. Avoir des premières expériences positives est déterminant pour la suite.

Attention à l’émulation d’un groupe et au syndrome du « cap ou pas cap » !


Pour progresser, il faut continuer dans cette dynamique, sans griller les étapes. Restez lucides sur votre niveau au lieu de vouloir suivre des copains sur un saut trop gros pour vous. Progresser de façon linéaire est plus efficace que de se mettre sans cesse en sursis.

Repérer les sauts et leur environnement


Comme en ski ou en snowboard, on ne saute jamais à l’aveugle en VTT : il est indispensable de repérer le spot avant de se lancer.

Observez la prise d’élan, l’état de la réception et son environnement, mais aussi et surtout la nature du saut.

Il existe en effet différentes catégories de jumps : des tables (grosses bosses de terre), des gaps (avec un trou entre l’élan et la réception), des step down (grosses marches), des step up (réception au dessus de la prise d’élan).

Tous ne se prennent pas de la même façon, il faut donc repérer pour adapter son saut à la nature du module.

Certains nécessitent de « pousser » le vélo vers l’avant, d’autres de faire attention au « coup de raquette » (avoir la roue arrière qui décolle plus que la roue avant) : tout ceci doit être anticipé. Cela fait partie de l’apprentissage, d’où l’intérêt, une fois de plus, d’être bien encadré pour débuter les sauts.

Travailler son attitude de base pour être bien équilibré


La règle d’or pour réussir un saut : être parfaitement équilibré. Or, il n’est pas si simple d’être équilibré de la prise d’élan jusqu’à la réception. La sanction est immédiate : le moindre déséquilibre, et c’est la chute. Pour l’éviter, il faut travailler son attitude de base.

La prise d’une bosse ne doit pas créer de déséquilibre, il est indispensable de rester centré sur le vélo (ne pas mettre plus de poids sur l’avant ou l’arrière) sous peine de comprimer plus une suspension que l’autre et subir un coup de « raquette ».

Pour vous aider, pensez à ces points de repères (fesses au-dessus de la selle, épaules au-dessus du cintre) et gardez cette position au maximum. Afin de ne pas subir ces déséquilibres il est important d’être actif dans le kicker et de ne pas se laisser aller (ne pas plier les genoux plus que les bras, ne pas se laisser aller en arrière…)

Apprendre à gérer sa vitesse


La vitesse conditionne largement la réussite d’un saut. Il faut absolument gérer sa vitesse bien en amont pour éviter d’avoir à freiner juste avant le saut, ce qui peut être déstabilisant.

Il est important d’effectuer des check speed afin de visualiser la vitesse nécessaire.


Par exemple en observant d’autres riders passer. Le fait d’y aller progressivement vous permettra de prendre des repères et ainsi de vous habituer à évaluer la vitesse en fonction de la taille des bosses.

Restez toujours humble et lucide sur votre niveau, attention à l’excès de confiance !

Composer avec ses appréhensions


Il est normal d’avoir quelques appréhensions au début de l’apprentissage des sauts. On a tendance à penser à la chute éventuelle et à ses conséquences. Or, il faut chasser cela de votre esprit, pour vous concentrer pleinement sur ce que vous avez à faire. Le mieux est donc de rationaliser totalement l’action au lieu de laisser votre imagination galoper.



    1. Arrêtez-vous, allez repérer à pied, pour voir (et non plus imaginer) à quoi cela ressemble en vrai.

 

    1. Visualisez mentalement le saut en y associant ce que vous avez à faire (ne plus freiner à partir de tel repère, regarder loin, garder son attitude de base, etc).

 

    1. Une fois remontés sur le vélo, soufflez et concentrez vous simplement sur le déroulé de ce que vous avez à faire de façon précise.

 

    1. Une fois partis, allez-y à 100%, sans hésiter !



Et bien sûr, si vous ne le sentez vraiment pas, renoncez : on ne fait pas les choses sans conviction, c’est le meilleur moyen de tomber !


Un article de SVerrier