Publié le 03-09-19

Si les passionnés de la première heure sont toujours là, les salles d’escalade regroupent aujourd’hui une faune beaucoup plus variée. De celui que tu n’as jamais vu encordé à celui qui te taxe toujours ta pof, on est sûr que tu reconnaîtras la majorité de ces grimpeurs !

 

Le ou la super-stuffé.e


Même si la salle d’escalade est complètement équipée, il vient toujours avec ses deux sacs et demi de matériel, de l’eau et de la nourriture pour deux jours. « On ne sait jamais » et « Ouais, mais je préfère mon matos » sont ses deux phrases préférées. A sa décharge, il a généralement appris l’escalade au Club Alpin Français et là-bas, on ne rigole pas avec le matériel !

Avant de commencer, il n’hésite pas à faire son inventaire en prenant les trois quarts de l’espace pour poser ses dégaines en quinconce


Pourquoi en quinconce ? Personne ne le saura jamais comme personne n’a encore compris pourquoi il amène toujours deux casques de rechange.


Comment le repérer facilement ?

Au bruit tout simplement. Ses 46 dégaines et ses trois assureurs jouent une mélodie que l’on entend de (très) loin.


L’enfant-prodige 


Il ou elle a entre 8 et 14 ans et est en tout cas beaucoup plus jeune que toi mais depuis le début, tu le vois enchaîner les plus gros devers avec une facilité déconcertante.



Tout cela sous les encouragements et les conseils de ses parents / coachs / meilleurs potes de grimpe 


Car l’enfant-prodige n’est pas seul, mais toujours accompagné d’une armée de grimpeurs qui ont tous l’air beaucoup trop cool.


Comment le repérer facilement ?

Après avoir dit bonjour à tout le staff et aux meilleurs grimpeurs, il part s’échauffer sur sa 8a préférée.


Le ou la pilier de salle

Si tu viens régulièrement, c’est ce mec un peu bizarre qui te dit toujours bonjour à l’entrée mais qui n’est pas du staff. Il connaît tout le monde, est super à l’aise et la salle semble être sa maison, à tel point que tu te demandes parfois s’il a vraiment un chez lui.

 

Fin connaisseur, il est toujours prêt à te donner des conseils sur les dernières voies ouvertes


Le seul hic, c’est que tu ne l’as jamais vu sur le mur, ni même en train d’assurer. D’ailleurs, il ne porte jamais de baudrier. 


Comment le repérer facilement ?

C’est lui qui vous reconnaîtra car il identifie tous les nouveaux qui franchissent le seuil de SA salle.


L’instagrammeur.euse


Il ou elle a lu que l’escalade était un sport tendance, complet et il sent qu’un selfie en haut d’un mur pourrait peut-être lui rapporter plus de likes que son dernier post sur l’aqua-poney.



Son unique but de pouvoir poster en utilisant le hashtag #tothetop


Pour cela, tous les moyens sont bons, y compris se faire gentiment tracter par son assureur pour aller plus haut et plus vite sans fournir d’efforts.


Comment le repérer facilement ? A part lui, personne n’a l’idée folle de sortir son portable au milieu d’une voie !


Celui ou celle qui aurait dû être outdoor


Qu’il fasse beau ou qu’il pleuve, il a l’air complètement dépité d’être là, assure mollement et déclare à qui veut l’entendre que « y a vraiment que des bacs sur cette 6b » ou que « les couleurs c’est de la triche ».



Son truc à lui c’est le grand air, l’outdoor, même si tu le croises absolument tous les mercredis et les samedis


Si tu lui fais remarquer, tu auras droit au mieux à un grognement, au pire, à une litanie sur son pote qui s’est défilé / les conditions pas optimales / le fait de ne pas parler de ce qu’on ne connaît pas / etc.


Comment le repérer facilement ?

A sa façon de répéter constamment que la salle, c’est pas vraiment de l’escalade.

 

Le moniteur ou la monitrice d’escalade


Beau, bronzé, musclé, un sourire colgate vissé aux lèvres et une pose en mode négligemment adossé contre le mur, il a réussi à faire de sa passion son métier et pour ça, tout le monde le respecte.


Le moniteur d’escalade n’est jamais seul mais suivi par une horde de fidèles qui boivent ses paroles avec avidité ou par une tripotée de Jean-Kevin tout excités à l’idée de pouvoir grimper sur quelque chose sans se faire engueuler.


Comment le repérer facilement ? Avant et après ses cours, c’est celui qui se trimballe toujours avec des sacs remplis de baudriers, de dégaines et de cordes.


Celui ou celle qui sort des années 80


C’est un peu la bible de l’histoire de l’escalade en même temps qu’un lookbook de ce qui se faisait de mieux en matière de fringues de grimpe dans les années 80.


D’ailleurs, il a toujours son premier baudrier dans son sac au cas où


Il n’hésite pas à dire « vous les jeunes » et n’est pas avare du mot « avant » mais tout le monde l’aime bien parce qu’en vrai, sortir encore du 7c à son âge, c’est carrément respectable.


Comment le repérer facilement ?

Aux couleurs et parfois même à la coupe de cheveux !


Le fitboy ou la fitgirl


On lui a dit que l’escalade musclait l’ensemble du corps et c’est pour ça qu’il est là et rien d’autre !

La technique ne l’intéresse pas, c’est pourquoi tu le retrouveras souvent sur les gros bacs du bloc.


Les réglettes sont également ses meilleures amies et il n’hésitera pas une seconde à les monopoliser pendant 30 minutes, créant une véritable salle d’attente autour de lui.


Comment le repérer facilement ?

C’est le ou la seul.e qui se regarde dans le petit miroir des WC en gonflant ses biceps au début et à la fin de la session.


Celui ou celle qui hurle à la mort


Sur le sol, il se fond aisément dans la masse, mais une fois la première prise en main, il ne peut plus se cacher.


Ses « haaaan » et « aaaaah » vous font penser au choix à une séance de torture ou à un match de tennis.


Chaque pas semble lui coûter une énergie folle qu’il ne peut s’empêcher de partager avec l’ensemble de la salle. Si tu penses que ce genre de grimpeur ne se trouve que sur de gros devers, détrompe-toi car tu croiseras aussi des hurleurs sur des dalles inclinées !


Comment le repérer facilement ?

Sans surprise à la variété de sons (du cri franc et bref au râle long et intense) qu’il peut produire en grimpant.


Le taxeur / La taxeuse


Il est arrivé à la salle pied-nu, sans baudrier et sans intention de louer du matériel mais qu’à cela ne tienne, ce serait mal connaître le taxeur que de penser qu’il ne pourra pas grimper.


Avec ses yeux de chien battu, il arrive rapidement à se faire prêter le vieux baudrier du mec bloqué dans les années 80


Il parcourt ensuite la salle, s’arrêtant tous les mètres pour lancer un « A qui ils sont ses chaussons ? ».


Comment le repérer facilement ?

Il est certainement déjà venu te demander s’il pouvait emprunter ta brosse à dent ou glisser ses mains dans ton sac à pof car il n’en a tout simplement pas !


Tu croiseras aussi :


  • Le mec torse-nu qui semble avoir une phobie des T-shirts, été comme hiver. Très bizarrement, il semble pourtant affectionner les bonnets qu’il porte en toute saison. Chacun son style !


  • Le commentateur ou la commentatrice que tu n’as jamais vu grimper mais qui connaît par cœur chaque bloc et chaque voie. Un point bonus s’il juge en plus le style de chaque nouveau grimpeur.


  • Le stalker qui ne partira jamais dans une voie « à vue » mais étudiera très sérieusement les mouvements identiques d’une vingtaine de personnes avant de se lancer et d’échouer à la première dégaine.



  • La famille au complet, passionnée d’escalade et qui vient grimper sur quatre générations, même si la première se contente désormais d’encourager et que la dernière préfère courir en boucle dans toute la salle



Un article de Robin-Wartel