Publié le 21-11-16

Carnet de voyage : sur la trace des nomades des steppes du Kirghizistan

 




Petit pays d'Asie centrale peu connu, voisin de la Chine et peuplé de seulement 5 millions d'habitants, la Kirghizie plongent ceux qui osent s'y aventurer dans un univers que l'on pourrait croire disparu.

 

Je suis parti à la découverte de ces "terres du milieu” à la recherche d'un instant de sérénité empreint d'humanité.


Dans un décor montagneux à couper le souffle, nous allons partir

à la recherche d’un peuple de tradition nomade, qui, en cette saison estivale, conduit les troupeaux dans les alpages et steppes verdoyantes

.







 


Bichkek : les saveurs traditionnelles de la capitale Kirghize .


Le voyage commencera malgré tout  loin de là, dans le tumulte de la ville.





Quand on arrive à Bichkek, la capitale, on plonge directement dans l'ambiance d'une ville de l'ancienne république de l'URSS des années 80 avec ses larges artères et ses immeubles de bétons vétustes.





En parcourant le centre de la ville, des affiches colorées arborent la fierté de tout un pays à accueillir prochainement la deuxième édition des "Jeux Olympiques Mondiaux Nomades". 


Cela rappelle  le rôle central du cheval dans la société Kirghize


Mais également l'importance des traditions auxquelles sont attachées tout un peuple.




Un petit détour dans les grands bazars de la ville laisse entrevoir les richesses naturelles, culturelles et gastronomiques dissimulées derrière la porte  de ce pays presque entièrement montagneux.



Sur les étals du marché,

les plus téméraires se risquent à goûter les kourouts, un fromage traditionnel roulé sous la forme de billes et séché.




Premier bivouac : rencontre avec les nomades


Le lendemain matin, notre équipe d'accompagnateurs est au complet avec ses chauffeurs (Costa et Argen), ses logisticiens (Oulan et Nour Sultan) et sa cuisinière.





Talent, notre guide francophone, prend la direction des montagnes en direction de la vallée de Tash Debe où commencera bientôt la première étape du trek.

A l'approche, la pluie décide de s'inviter au voyage.


Premières galères, les camions patinent et nous aussi !


Déterminés, nous atteignons l'alpage qui marquera le point de départ.






Le campement prend forme au milieu de la prairie humide où vivent plusieurs familles de nomades qui ne tardent pas à venir nous accueillir sur leurs terres.

Ils nous offrent un verre de kumis, un alcool fait à base de lait de jument fermenté, supposé avoir des vertus médicinales.





Après une première nuit un peu fraiche et humide, les premiers rayons du soleil du matin sont un heureux présage pour commencer notre périple à destination du lac Song Koul.




A travers les cols vers le lac de Song Koul


Entre 3000 et 4000 mètres d'altitude, nous arpentons les petits sentiers qui relient entre elles les grandes vallées que séparent ces montagnes aux sommets enneigés.




A l'approche des cols, l'oxygène se raréfie, le pas se ralentit laissant le temps de profiter de ce décor naturel.


De-ci, de là, là où le relief s'adoucit, nous croisons les familles nomades qui veillent sur les imposants troupeaux  de chevaux, vaches ou moutons.





La surveillance de ces vastes étendues de nature où le loup et autres prédateurs restent bien présents, demeure l'activité principale.





Dans les vertes prairies vallonnées, on aperçoit les yourtes, habitat traditionnel des nomades richement décorées à l'intérieur, autour desquelles se concentrent la vie de la famille au quotidien.





Après trois journées de marche, nous passons un dernier col, celui de Tuy Ashu d'où se dégage une vue panoramique sur le lac Song Koul. Ce lac aux reflets bleutés, perché à 3016 mètres d'altitude, est bordé par de grandes étendues de pâturages propices à l'installation des estives.





Des edelweiss tapissent le sol. Au fur et à mesure des heures de la journée, les jeux de lumière offre un spectacle unique en son genre qui ne demande qu'à être contemplé.





Une famille Kirghize nous accueille au bord du lac, nous propose une nuit dans la yourte avant que nous ne retrouvions nos camions pour rejoindre par une piste la bourgade de Kochkorka où nous marquerons une pause de quelques heures pour reprendre des forces autour d'un repas traditionnel exceptionnel préparé par la maîtresse de maison.




Au coeur des montagnes : bivouac sur le bord du Lac Issyk Koul


L'aventure se poursuit vers le nord et ses massifs montagneux sauvages, les troupeaux se font rares dans les hauteurs surmontées par les glaciers et les moraines. La nature est partout à 360°.


On à l'impression de se promener dans un écrin minéral traversé par une infinités de cours d'eau.



Sur le chemin, les plus courageux se baignent dans un bassin où remonte une source chaude à 40°C, c'est chaud !


Dans ce décor de carte postale, à travers les alpages, notre petit groupe progresse lentement vers les hauteurs du lac Issyk Koul, destination ultime de notre deuxième trek.




En redescendant, on s'arrête chez à l'un des 40 fauconniers du pays qui nous présente avec une grande fierté ces majestueux rapaces.





Après une dernière ballade à travers les parairies, nous rejoignons les rivages du lac Issyk-Koul que l'on nomme localement la "perle de la Kirhizie".






Le lac Issyk-Koul est le plus grand lac de montagne du monde après le lac Titicaca

.


Il aurait abrité il y a près de 2500 ans une civilisation désormais engloutie.


Réputé pour la pureté de son eau légèrement salée et considérée comme de l'eau bénite, le lac demeure toujours pour les autochtones la source de mystères et de légendes.





Un monstre hantant les abysses emporterait sous l'eau tous ceux qui s’y risqueraient. 

Ignorant la légende locale, c'est dans ce décor idyllique que nous posons notre dernier campement pour une pause détente propice aux baignades, barbecue, apéro "tchut tchut vodka" ou photos souvenirs.



La vallée de Tchoui vers la fin du voyage


Sur le chemin du retour, dans la vallée de Tchoui, un petit stop par le minaret de Burana (11ème siècle) dressé dans un champ à proximité de pétroglyphes (gravures sur pierre liées au cultute funéraire turco-mongol).





L'un des rares témoignage qui nous rappelle que nous sommes sur la route de la Soie.

C'est déjà fini, les portes de la Kirghizie se referment derrière nous! On a déjà envie d'y revenir!



 




Un article de Bertrand-Manterola