Publié le 23-05-18

Mais quelle idée saugrenue que de s'envoler pour un pays où l'on raconte encore que la guerilla des farcs et les trafics de coca le rendent infréquentable?


A peine posé, c'est une toute autre réalité que l'on découvre. Celle d'une Colombie qui, chaque jour, voit rejaillir les richesses de son héritage et prend conscience des colossales ressources naturelles que renferment ses montagnes, ses mers et ses terres. Emboitez mes pas dans ce dédale de verdure pour entrevoir le visage du nouvel eldorado des Amériques dans un voyage de Bogota jusqu'à la cité perdue.

Bogotá Capitale et reine du street Art!


C'est sur un impressionnant plateau de la Cordières des Andes à près de 2600 mètres d'altitude qu'est niché la fascinante métropole. Un casque sur la tête, nous nous engageons à bicyclette dans les vieilles ruelles du centre historique, puis dans les faubourgs plus modernes à l'architecture futuriste de cette cité à la riche vie culturelle.



Sur les murs, partout, des traces colorées des artistes de rue qui représentent les scènes de la vie.

A leur manière, ils écrivent l'histoire tourmentée du pays surnommé "Locombia" (le pays fou).


On retrouve aussi cette atmosphère colorée sur le marché local des fruits et légumes. C'est dimanche! Les colombiens ont envahit la rue en cette journée ensoleillée. Ils dansent sur des rythmes cubains, parient sur des courses de cochons d'inde tout en picorant...Ici, on déambule pour profiter du repos dominical, il fait bon flaner!



Avant de repartir, un petit détour par le musée de l'or, là où son amassées les richesses du pays! Des kilos et des kilos d'or sculptées par la main de l'homme de l'époque précolombienne. En parcourant les salles, l'esprit s'évade dans les mystérieuses et légendaires citées d'or.

La Région de Salento : des caféiers aux landes brumeuses du Paramo


Cap à l'Est, sur la cordillère orientale. C'est dans la petite bourgade de Salento que nous posons nos bagages. La porte sur la région du café et des hautes terres andines.


A peine arrivés, nous nous rendons sur un domaine agricole familial au cœur d'une plantation de bananiers et entouré des étendues verdoyantes de caféiers.

Nous visitons les champs et apprenons les secrets de fabrication de l'un des meilleurs café arabica du monde avant de le déguster!

 


Le lendemain, une jeep locale nous attend sur la place encore silencieuse du village. Elle emprunte la petite route qui mène aux portes de la vallée de Cocora, célèbre pour ses palmiers à cire, emblème du pays. C'est ici que l'ascension commence!




 

Direction le parc national naturel de Los Nevados. Les petits sentiers ensoleillés à travers la forêt se transforment petit à petit en des chemins d'altitude dans une brume et une humidité de plus en plus intense.



Tout en haut à près de 3700 mètres, nous arrivons sur le Paramo, un biotope néotropical d'altitude situé entre les forêts et les neiges éternelles des sommets. Ici, les frailejones, plantes aux feuilles laineuses, sont au premier plan d'un décor unique en son genre.



Nous nous installons quelques jours dans une petite ferme au confort modeste. Sebastian et Wendy, les deux enfants de nos hôtes jouent avec nous, autour de la cuisinière commune. Les bons petits plats réchauffent les corps épuisés et redonnent l’énergie nécessaire pour poursuivre l'aventure.



Avant de redescendre dans la vallée, une ballade nous conduit jusqu'à la Lagune enchantée.

Celle où la légende raconte que les jours de grand soleil, des reflets d'or sont visibles à sa surface.


En cette journée brumeuse, nous n'y avons vu qu'un canard sauvage. En rentrant, un homme nous interpelle. Il est heureux de croiser quelques âmes, lui, l'herboriste qui vit dans ces pelouses d'altitude à la recherche des herbes médicales.

 Le Parc Tayrona, l'une des perles des Caraïbes


Changement d'ambiance. Après une petite heure d'avion et quelques kilomètres de bus, le chauffeur nous dépose à l'entrée du parc Teyrona. C'est la fin de journée et la chaleur est encore étouffante, la luminosité baisse. Sac sur le dos, nous nous enfonçons dans la forêt de grands arbres vers le campement de hamacs.
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Premiers moustiques, ça pique! Après une bonne nuit, nous reprenons la marche sur ce territoire qui fut celui des indiens Tayrona, très proches de la nature. La mer bleue turquoise des Caraïbes apparaît enfin, de gros rochers arrondis parsèment les plages. Rencontre avec des iguanes ou des petits singes. Dégustation d'une noix de coco locale.



 

Une ascension sur un escalier de pierre nous amène vers le petit village indigène de Pueblito. Abandonné par les ethnies, elles ont entrepris aujourd'hui sa reconquête. On y observe des cases faites de bois et de terre sur les terrasses en pierre de leurs ancêtres. On y croise furtivement quelques indigènes.

Assez pour nous donner l'envie d'en savoir plus sur ces ethnies qui ont trouvé la force de survivre à la colonisation espagnole.


On profite de la fin de journée pour plonger quelques heures dans les eaux chaudes de la mer. Demain, nous mettrons le cap vers les collines de la Sierra Nevada.

A la recherche de la légendaire Ciudad perdido


La route sinueuse s'enfonce lentement dans les terres jusqu'au petit village de Machete pelao. C'est ici que démarre l'aventure! Nous sommes attendus! Semaku et Luis, nos guides indigènes Wiwas, sont venus à notre rencontre. C'est leurs terres que nous allons parcourir, leur histoire que nous allons partager pendant quelques jours.

Le repas à peine terminé, la petite troupe se met en marche. Le soleil est au zénith. Un panneau nous indique les nombreuses étapes à franchir pour découvrir le trésor caché des montagnes! Une longue montée sur un petit sentier de terres ocres nous attend, la première d'une longue série. Sur les hauteurs, nous sommes plongés dans des paysages panoramiques verdoyants.



Ici, les hommes et la nature ne font qu'un! Au fond d'une petite vallée, nous sommes accueillis chez Adam, un ancien pilleur de tombes reconverti en aubergiste local. La nuit tombe, le campement s'illumine et laisse échapper une douce musique. Les lucioles dansent dans l'obscurité.

7h du matin, Enrique, notre cuisinier a déjà servi le petit déj'. Une petite demi-journée de marche et nous entrons dans le campement Wiwa de Semaku. Sa famille nous y attend pour partager avec nous leur savoir faire et leur culture..

Extraction de fibres, tissage et coloration de sacs "soso", fabrication de pièges. Il faut apprendre vite! Tout le monde participe! Une partie de foot avec les enfants et déjà la nuit tombe. Autour d'un grand feu, Semaku nous apprend encore à sécher la Coca et répond avec fierté aux questions que nous lui posons sur la vie de ses ancêtres.

Les marches vers la Cité Perdue


La pause est terminée! Nous reprenons le sentier à travers les champs et les forêts jusqu'au dernier campement "Paraiso Teyuna", le Paradis. Le jour se leve à peine. A la frontale, nous progressons sur le petit chemin de pierres. Nous traversons la rivière à gai. Semaku s'arrête! C'est ici!

La porte d'entrée vers la Cité Perdue est devant nous, cachée dans une végétation dense.



Un petit millier de marches irrégulières nous guident vers les hauteurs. Une feuille de coca déposée sur une pierre sacrée en guise d'autorisation de pénétrer et nous y voilà! Au milieu des arbres, Semaku et le jeune José nous guide sur les sentiers de pierres en nous contant l'histoire de ce lieu légendaire.



On se prend soudain à rêver, on imagine la vie des indigènes au temps de la grande époque de la cité.



Au loin les montagnes forment un cœur imaginaire, on ne se lasse pas de contempler le décor naturel qui nous enlasse. Le soleil est maintenant levé, il faut déjà rebrousser chemin. Images de la cités perdues en tête, la petite troupe se remet en marche. La fatigue se fait sentir.

Une dernière partie de foot chez nos amis Wiwas, quelques baignades régénératrices dans les eaux de la rivière. Et hop, nous franchissons la ligne d'arrivée où un déjeuner copieux nous attend en guise de récompense! Pas de temps à perdre, nous devons rejoindre le port colonial fortifié de Cartagena de indias avant de reprendre le large vers de nouvelles aventures.



 

 


Un article de Bertrand-Manterola