Publié le 29-12-16

Carnet de voyage à Oman, les mystères du détroit d’Ormuz



Un pas hors de l’avion, un pas dans Dubaï dont le vertige de ses buildings nous fait sauter très vite dans une Jeep qui nous mène par les pistes jusqu’au village de Khasab qui s’ouvre sur le Détroit d’Ormuz et le Golf d’Oman.
Les criques sauvages et le rivage désert de la baie de Musandam s’ouvrent à nous !

 

Une aventure au fil de l'eau : le Détroit d'Ormuz


Nous partons en kayak à la rencontre des sultans aquatiques des fonds marins du fjord, une diversité animale et végétale qui, depuis bien longtemps, a quitté les roches arides,

 

Tout près de notre tente, postée sur une plage de la baie de Sham, un gros rocher vert s’arrache soudain du sable et s’en va lentement reprendre le large. L’eau lui fait reprendre sa vive couleur verte.

La tortue marine est bien à l’exemple de ce rapport terre-mer qui fait l’intrigue de ce paysage.


Nous ne tardons pas à le suivre avec nos kayaks, rejoignant quelques «dhows» omanais sortis en mer, ces fameux boutres en bois traditionnels des pêcheurs du détroit.


Un des pêcheurs nous fait signe et pointe du doigt l’extrémité de la péninsule, en direction de l’île de Sham : sur la mer qui scintille, un groupe de dauphins bleus jouent un ballet à quelques mètres seulement des rochers de l’île.

Nous les rejoignons, ils restent quelques instants autour de nos embarcations, jouant et se laissant contempler entièrement dans cette eau limpide.


Le tour de la baie en kayak donne l’avantage d’une découverte sensationnelle des petites criques isolées et l’accès aux îles comme la fameuse île du Télégraphe, ancien relais entre l’Angleterre et l’Inde.

En quelques coups de pagaies, il est agréable de pouvoir échapper un peu au soleil brûlant en se laissant dériver à l’ombre des falaises de calcaire.


Quelques cormorans nous surveillent d’un bon œil depuis les plateaux rocheux, naturellement formés par la mer.

Exploration sous marine : un sultanat aquatique


A présent que nous sommes en mer, il faut en découvrir les fonds : là où se concentrent toute la vie et la richesse de la baie.


Depuis une crique déserte, où nous abandonnons pour quelques instants les kayaks, nous plongeons avec bonheur dans cette eau chaude et claire.
Nous voici frôlant de nos nageoires les trésors de la baie de corail, les poissons clowns et les tortues géantes.

Là où les fonds marins du fjord dévoilent une diversité animale et végétale qui depuis bien longtemps a quitté les roches arides.


Même quelques requins inoffensifs sont de la partie (le requin-guitare dont nous avons fait connaissance) Quelle explosion de couleurs !


Au sortir de l’eau, nous retrouvons une bande de cormorans des îles. La pêche est bonne pour eux !

Pas mauvaise pour nous non plus : Zaïm, un pêcheur du village de Seebi nous a fait monter sur son dhow pour une expérience de pêche à la traîne et le fruit de nos  filets vint compléter notre dîner d’un petit calamar et d’un thon, dégustés au soleil couchant.

 

Zaïm est resté avec nous au coin du feu. Son massar (foulard) et sa robe blanche qui éblouissaient en journée sur la mer prennent une teinte de feu.
Son visage s’anime, il nous raconte des anecdotes de pêche, des légendes des villages.


Du haut de l’isthme : Le sommet de Sham



Aujourd’hui, il nous faut gravir le sommet de Sham qui domine l’isthme et donne vue sur les deux baies, celle de Sham et celle d’Habalayan. Là-haut se trouve un antique village traditionnel abandonné, en pierres sèches, qui se fondent dans ce paysage rocailleux et aride, de roches calcaires et d’arbustes secs.


D’ici, on peut contempler à la fois les couleurs vives de la mer turquoise mais aussi le relief grave de la baie de Musandam, taillée au couteau et qui fait se jeter la roche dans les eaux d’Arabie.


Comment croire à cette heure sereine, lorsque nous redescendons vers Kashab à la lueur du couchant, que ces eaux belles et tranquilles constituent un lieu si stratégique entre le Moyen-Orient et l’Asie ?


Depuis des siècles, le détroit a vu passer de lourd chargement de navires militaires et de commerces. Mais le détroit est un lieu de passage, non d’arrêt.



Hormis les quelques villages de pêcheurs qui ne comptent que quelques centaines d’habitants, nul ne s’installe sur ces terres arides. Nous pas plus que les autres : il faut plier les tentes et partir à notre tour.



 


Un article de Olivier