Publié le 29-05-16

Carnet de randonnée : faire le tour du Massif des Écrins en 8 jours



Le massif des Ecrins se trouve au nord des Hautes Alpes et au sud-est de l'Isère. Son plus haut sommet, la barre des Ecrins culmine à 4102 mètres. C'est là que notre trek nous a mené durant huit jours extraordinaires surtout destinés aux habitués de la montagne. Nous avancions vers les hauteurs, parcourant 20 km et 1200 mètres de dénivelé par jour, sans autre souci que de se laisser aller à des rêveries entre ciel et terre.


Une mise en jambe sous le signe de la pluie


Notre départ s'effectue sous la pluie à Serre Chevalier, mais cela n'entame pas notre joie, nous traversons les pistes de la station avant de pénétrer la nature vierge. La marche se fait sans encombre, nous tâchons de lever les yeux vers

les sommets mythiques tels que le Pelvoux

, mais la météo nous ôte ce plaisir. Et c'est la pluie qui nous guidera jusqu'aux

pentes de Vallouise

, lieu de notre première nuit. Le soir est convivial, nous tâchons de nous sécher pour repartir tout sec le lendemain.




A nous les premières hauteurs !


Au matin du deuxième jour,

nous foulons le sol du Parc National

et le paysage se transforme légèrement :

le dénivelé s'accentue et nous apercevons les premiers névés et les glaciers.





Les respirations se font haletantes tandis que nous longeons le torrent de la Selle, qui nous offre à entendre le chant de ses cascades et quelques marmottes curieuses qui nous observent.





Ensuite

nous franchissons l'Aup Martin

qui sera une bonne épreuve pour nos jambes encore peu habituées. Puis,

nous redescendons sur le pas de la Cavale, jusqu'au Pré de la Chaumette, où nous attend un refuge rustique posé au plein cœur de la nature, à 1800 mètres d'altitude

. Nous évoquons autour d'une boisson fraîche, rudement méritée, les efforts de cette journée et les quelques 1100 mètres de dénivelé que nous avons abattu.




3 cols et une surprise


Nous rejoignons un sentier dont la pente est ardue ; au dessus de nous, une mer de nuages semble se fondre dans le paysage, embellissant la vue que nous avons. Après quelques pauses,

nous atteignons le col de la Valette.

Ce premier col est unique pour la vue qu'on y trouve sur le sud des Écrins,

les sommets d'Orcières et au loin le Dévoluy.


Ces dômes rocheux ressemblent à d'étranges chapiteaux que les nuages encerclent.




S'en suit alors, le col Gouiran puis celui de Valonpierre, d'où les randonneurs ont l'habitude de contempler le Dôme et la Barre des Écrins. 

Nous entamons notre descente à travers des paysages verdoyants, parfois arides, jusqu'au moment où nous découvrons une pièce d'eau surprenante.





C'est

le lac de Valonpierre,

qui s'est lové entre la roche. Nous ne tardons pas à nous y arrêter pour une pause.

 Nous ne terminerons notre étape que dans la vallée du Valgaudemar

, c'est à dire après une autre descente qui rendra fourbu plus d'une personne de notre groupe !





Cependant, les gîtes étant les plaisirs et la rançon des efforts, nous sommes généreusement reçus et un Génépi artisanal facilite le dernier voyage de nos corps vers le sommeil.



Cap sur l'Isère et le Valjouffrey


Au refuge des Souffles, les gourmands s'emparent d'excellentes tartes aux myrtilles cueillies dans les vallées ; ces myrtilles sont nos compagnes quand nous montons au col de Vauze où s'écoulent un certain nombre de torrents. La descente, quant à elle, est abrupte jusqu'au

Désert en Valjouffrey, qui est le dernier lieu colonisé de la vallée.




Ce jour-là, nous avons parcouru 1500 mètres de dénivelé, et l'entraînement commence à jouer, nous sommes rodés. La soirée se déroulera de manière détendue, autour d'un tarot et d'une belote.


La journée dite « du repos »


Il faut entendre dans le mot repos, une marche moins physique, avec tout de même 1000 mètres de dénivelé.

Nous suivons le torrent de la « Bonne »

qui a fait parler de lui en mai, en se soulevant et en modifiant son lit.





Puis c'est

le col de Côte Belle d'où l'on découvre le mythique col de la Muzelle

que nous attaquerons demain.



Cette vue nous donne du courage, nous crions : «  A nous la Muzelle ! » Et tout en y songeant, nous marquons une pause au pied

des Aiguilles Marnes

aux orgues somptueuses. Comme la journée est agréable, nous prenons le temps de jouir de ce paysage, avant de descendre sur

Valsenestre.




Le très fameux et légendaire col de la Muzelle


C'est par un doux sentier au coeur de la forêt que nous parvenons au pied du

col de la Muzelle.

L'excitation est à son comble. Nous y voilà ! Il y a des troupeaux de moutons qui paissent encadrés par leur chien de garde et un peu plus loin, une ancienne carrière de marbre.


Mais c'est le col de la Muzelle qui occupe nos esprits : son dénivelé est très exigeant.


Mais quelle récompense, lorsque nous nous asseyons pour pique-niquer au lac dont l'eau est bleutée, et qui nuance la roche de la Muzelle et les autres lueurs de son glacier.





Puis c'est la descente sur Venosc, nous passerons la nuit à l'UCPA les 2 Alpes. Nous pouvons être fiers, malgré quelques ampoules, nos jambes ont parcouru plus de 100 kilomètres.




Le plateau d'Emparis et les Glaciers de la Meije


Aujourd'hui, septième jour,

nous découvrons un village rustique et très typique des alpes : Besse en Oisans

. Nous traversons cet agglomérat fort coquet de maisons aux toits de lauzes. C'est le dernier village avant de partir à l'assaut du

plateau d'Emparis,

d'où nous tiendrons un panorama unique entre

les Aiguilles d'Arves et en face les Glaciers de la Meije et du Jandry.

Nous irons, ensuite, pique-niquer au lac Noir qui se trouve face à la Meije.




Au village du Chazelet, qui est situé sur le chemin de notre descente, nous nous arrêtons à l'attraction « pas dans le vide ». Ce lieu nous permet d'éprouver un vide de 800 mètres sous nos pieds. Enfin, nous sommes accueillis au refuge à La Grave, avec un excellent repas.




Avec les salutations des marmottes !


De La Grave nous remontons la Romanche en passant par Villard d'Arène. De ce fond de vallée

nous nous élevons jusqu'au col d'Arsine et profitons des glaciers et des ruisseaux

.


Là, pour reprendre les propos de notre guide, nous marchons au milieu d'un véritable HLM de marmottes.


Ces petits animaux de montagnes s'ébattent de joie et nous les observons pendant un moment.





Comme la marche appelle la marche, les plus courageux choisissent le bonus : une montée au pied du

lac et du glacier d'Arsine. Un glacier plutôt surprenant par sa couleur noire.

Enfin, nous amorçons

la dernière descente, entourés par les eaux bleutées coulant des limons glaciaires, jusqu'au village du Casset, à proximité de Mônetier les Bains.

C'est ici que nous saluerons notre moniteur guide à l'UCPA, Sébastien, qui nous a transmis durant ses jours, sa joie de vivre et ses fines connaissances. C'est donc lui que nous remercierons d'abord. Et puis tous les membres de cette « expédition », qui ont permis de maintenir une ambiance hors du commun.





Quant au parcours, il nous a donné du fil à retordre ; il nous a fallu être capable de faire des dénivelés important, de porter un sac de 7 à 9 kilos. J'invite donc, les montagnards un peu aguerris, à emprunter aussi ces sentiers, pour l'amour de la nature et aussi d'une nature tellement diversifiée que l'on ne sait parfois si les paysages sont réels.





 


Un article de Sébastien-Poulin