Publié le 02-08-19

9 règles de sécurité d'escalade essentielles pour grimper en salle

Que tu ailles faire du bloc en salle pour la première fois ou que tu commences tranquillement les voies, tu dois connaître les règles de sécurité de base pour grimper l’esprit tranquille, éviter de te blesser ou de blesser les autres. Pour t’aider, voici une liste des essentiels à savoir avant de te lancer à l’assaut des prises.

 

En préambule : mini lexique pratique de l’escalade

Si tu vas mettre les pieds pour la première fois dans une salle d’escalade, peut-être que tu ne comprendras pas certains mots employés dans cet article. On les a regroupés ici pour que tu ne te sentes pas perdu !

 

 

  • Grimper en moulinette : grimper une voie en ayant passé la corde dans un point d’ancrage au sommet ce qui permet d’être constamment assuré depuis le sol. Parfois, on dit aussi « grimper en moule »

 

  • Grimper en tête : grimper une voie en installant la corde au fur et à mesure de la montée. Pour cela, on la passe régulièrement dans des dégaines.

 

  • Une dégaine : deux mousquetons reliés entre eux par une sangle. Le premier se place sur le mur, le second permet de passer la corde lorsqu’on grimpe en-tête.

 

  • Un devers : c’est une paroi au-delà de la verticale, avec une inclinaison négative (et c’est souvent plus impressionnant)

 

  • Parer : se placer derrière un grimpeur qui n’est pas encordé, soit en bloc, soit avant la première dégaine en-tête, pour prévenir et amortir sa chute.

 

1 #Observe la salle et les autres grimpeur

C’est une règle simple, basique mais qu’on a parfois tendance à oublier. Savoir où sont les autres grimpeurs permet de ne pas s’en prendre un sur la tête et d’éviter ainsi non pas un mais deux blessés !

 

 

En bloc particulièrement il faut être vigilant car la chute signifie retour au sol

On ne grimpe donc jamais sous une autre personne et on ne stationne pas non plus sous les pans de mur pour papoter avec son pote. Parer son partenaire pour éviter qu’il tombe sur autre chose que ses deux jambes est donc la seule raison valable de se placer sous un autre grimpeur. D’ailleurs, si vous voyez une personne bras en l’air sur les tapis, c’est certainement qu’un grimpeur n’est pas loin au-dessus de sa tête !

 

Même consigne pour les personnes qui grimpent en voie : on ne se place pas en dessous d’elles et surtout, on ne passe jamais entre un assureur et le mur. En cas de chute du grimpeur, l’assureur peut être projeté contre le mur et te faucher au passage. Autant faire deux mètres de plus pour le contourner et éviter de te retrouver pris en sandwich.

 

2# Vérifie ton matériel

Certes, il y a moins de matériel à vérifier en salle qu’en falaise puisque les voies et les blocs sont généralement équipés. Mais une petite vérification de son baudrier, de l’état de ses chaussons ou de son système d’assurage perso n’a jamais tué personne, donc faites-le !

 

 

Idem pour la corde que certains n’hésitent pas à malmener et qui est susceptible d’être torsadée, voire de faire des nœuds.

 

3 #Echauffe-toi

Tu en vois beaucoup toi, des grimpeurs qui s’échauffent ? Je t’avoue que nous non plus.

 

 

Et on se facepalm régulièrement devant ces personnes qui partent presque à leur niveau max dès la première montée

On rappelle que l’échauffement permet non seulement d’éviter les blessures mais aussi d’être plus performant et de ne pas se sécher à la première montée. Même si tu n’as pas un niveau de dingue, on te conseille de ne pas faire l’impasse dessus. D’autant plus que le mur peut rendre l’échauffement vraiment ludique

 

4 #N’oublie pas de parer et de te faire parer

Là encore, c’est une pratique qu’on ne voit pas toujours et c’est pourtant une des bases de l’escalade. La parade sert à accompagner la chute d’un grimpeur en bloc ou qui n’est pas encore encordé s’il monte une voie en tête.

 

En salle, les blocs sont généralement équipés de tapis épais, mais cela ne dispense pas de se faire parer lors d’un passage difficile ou lorsque la chute semble risquée

En revanche, la parade doit être systématique en voie et en tête lorsque la première dégaine n’est pas encore passée. Les tapis sont généralement plus fins en bas des voies et les retours au sol sans parade peuvent vraiment faire mal.

 

5 #Maîtrise et vérifie ton nœud et ton assurage

Quand tu grimpes en voie, tu dois être sûr de ta technique dont les bases sont le nœud en huit et l’assurage. Si cela fait longtemps que tu n’as pas grimpé ou que tu as le moindre doute, reprend un cours d'escalade ou demande à des personnes plus expérimentés de te rafraîchir la mémoire.

 

 

Pour plus de sécurité, demande toujours à ton ou ta partenaire de vérifier ton encordement ou ton système d’assurage

L’assureur vérifie que le nœud en huit est correctement réalisé et serré avec un nœud de blocage si nécessaire. Le grimpeur vérifie que la corde passe correctement dans le système d’assurage, que le mousqueton est bien fermé et qu’il y a un nœud en bout de corde pour la stopper si celle-ci est trop courte en fin de voie. Si tout est ok, tu peux te lancer !

 

6 #En-tête ou sur un devers mousquetonne correctement tes dégaine

L’escalade en tête demande d’être particulièrement vigileant sur le passage des dégaines qui doivent toutes être mousquetonnées et mises dans le bon sens (la corde doit arriver sous la dégaine et repartir par-dessus).

 

 

Si tu « oublies » ou si tu places mal ta corde dans une dégaine, tu chuteras de plus haut et tu risques le retour au sol !

C’est donc un passage particulièrement délicat auquel l’assureur doit également faire attention pour prévenir son grimpeur en cas d’erreur.

En moulinette, on ne fait généralement pas attention aux dégaines mais il y a un cas particulier : les devers. Si tu pars en moulinette dans un devers, il faut que les dégaines soient mises côté grimpeur.

Cela permet de réduire le balancier en cas de chute et ainsi d’éviter le retour au sol en cas de chute dans les premiers mètres de la voie. En grimpant, tu vas donc enlever les dégaines au fur et à mesure et bien les replacer pour la personne suivante en redescendant.

 

7 #Communique avec ton ou ta partenaire de grimpe

En voie, l’escalade se pratique à deux : pendant que l’un saute joyeusement de prise en prise, le deuxième l’assure. Et pour être tout à fait clair, ce dernier tient un peu la vie du grimpeur entre ses mains : mieux vaut ne pas tomber s’il décide de lâcher la corde.

 

 

On te conseille donc de bien choisir ton assureur et d’être certain qu’il n’a pas des tendances psychopathes !

Trêve de plaisanterie, la communication entre les deux partenaires est hyper importante. L’assureur ne doit jamais lâcher des yeux son grimpeur et être prêt à anticiper ses mouvements mais le grimpeur doit également lui donner des informations. En cas de fatigue intense par exemple, tu as déjà dû entendre ce fameux « prends-moi sec » ou « bloque » qui signifie à l’assureur qu’il doit avaler la corde pour que le grimpeur puisse se reposer tranquillement dans son baudrier. De la même façon, l’assureur doit avertir son grimpeur en cas d’imprévu.

 

8 #Ne descend pas à toute vitesse

Si tu es arrivé en haut, profite et ne sois pas trop pressé de descendre. D’ailleurs, n’hésite pas à dire à ton assureur de ralentir le rythme si tu le sens trop rapide.

 

L’idée n’est pas d’arriver en bas le plus vite possible mais bien d’arriver en bas entier !

Si tu assures tu dois maîtriser la vitesse de la corde et ne jamais la lâcher car si elle commence à aller trop vite, elle va te brûler les mains. C’est aussi pour cette raison qu’on ne s’amuse pas à descendre son partenaire par à coup en lâchant et rattrapant la corde.

 

9 #Evite de sauter une fois le bloc terminé

Contrairement à ce que tu penses peut-être, en bloc aussi il faut gérer sa descente.

 

 

Tu verras souvent des gens sauter en se fiant aux épais tapis pour les rattraper. Pourtant, ce n’est pas une bonne idée.

Certes tu ne te feras pas mal les deux ou trois premières fois, mais à la longue, cela peut entraîner des douleurs au niveau du dos ou des genoux. Préfère donc désescalader soit jusqu’en bas et si tu dois chuter, apprend à te réceptionner correctement sur tes pieds en amortissant avec tes jambes.

 

Maintenant que tu es à l'aise en salle, tu hésites à envie de te lancer sur une falaise ? Si ces deux pratiques relèvent du même sport, elles ont quand même quelques différences qu'il faut connaître avant de se lancer fièrement à l'assaut des montagnes. 


Un article de Robin-Wartel